L'intoxication chronique

1) L'addiction

Définition de l'addiction: Relation de dépendance à une substance ou une activité qui a de graves conséquences sur la santé. Une personne dépendante à l'alcool ne peut se passer de boire des substances alcoolisées sans ressentir une souffrance physique et psychologique (syndrome de manque) que l'absorption d'alcool fait disparaitre ou atténue. La tolérance à l'alcool se modifie, nécessitant progressivement d'augmenter les doses pour retrouver le même effet psychotrope. Il s'agit d'une conséquence de l'activation exagérée du circuit de récompense.





2) Complications neuroglogiques

Le système de récompense est suractivé, il finit par se dérégler avec destruction des neurones comme le montre un étude américaine qui révèle que notre hippocampe (système limbique) n’apprécie vraiment pas l’excès d’alcool. A tel point qu’il en perd une partie de ses cellules... et du coup, voit son volume diminuer.

Le Pr Thomas P. Beresford et son équipe du Colorado Health Sciences Center, ont voulu savoir si la consommation excessive d’alcool avait un effet sur cette partie du cerveau. Reposant sur l’imagerie à résonance magnétique (IRM), ils ont constaté « que l’hippocampe des alcooliques sévères était vraiment moins volumineux que la normale ».
Et alors ? Eh bien selon eux, « cette découverte pourrait expliquer le déficit cognitif et les problèmes de mémoire souvent observés chez ces derniers ».

Il en est de même au niveau du cortex préfrontal avec parfois anxiété, dépression et une évolution vers la démence alcoolique avec déficit du jugement, atteinte des processus intellectuels.


D'autres processus peuvent concourir à la détérioration intellectuelle ou mnésique (déficit en vitamine comme dans la maladie de Korsakoff)




3) Complications liées au sevrage :

Lors de l'intoxication éthylique, les neurones à GABA sont excités ce qui provoque un ralentissement cérébral global avec au maximum coma. Cet effet est augmenté par l'action inhibitrice des neurones GABA sur les neurones à glutamate qui ont une action excitatrice. En cas de consommation chonique, l'organisme s'adapte par une hypersensibilité des neurones à glutamate. En cas de sevrage, l'action des neurones GABA s'arrête, les neurones à glutamate devenus hypersensibles ne sont plus inhibés, leur action est donc nettement augmenté. C'est ainsi qu'on explique les crises d'épilepsie survenant au décours des sevrage éthylique mais aussi le délirium tremens (désotientation, agitation, délire par deshydratation) dont l'évolution sans traitement est mortelle.